Le pastoralisme

Les alpages sont une ressource importante pour les éleveurs et bergers. Ils permettent aux troupeaux d’y trouver une nourriture saine et durable durant la période estivale (principalement de juin à septembre en Isère).

Le pâturage des animaux a aussi un rôle majeur dans la préservation de la biodiversité, puisqu’il maintient un équilibre dans la richesse et la diversité des paysages, favorise l’ouverture des milieux et permet l’apparition d’une biodiversité spécifique.

En Isère, on ne dénombre pas moins de 176 alpages recouvrant une superficie de 67 000 hectares. Le pastoralisme est une source d’emploi importante avec la présence d’environ 800 éleveurs et bergers confondus.
Les alpages isérois concentrent environ 110 000 animaux en période estivale avec une majorité de troupeaux ovins, expliquant le nombre conséquent de chiens de protection. On dénombre environ 102 000 moutons, 500 chèvres, 9 500 bovins et 400 ânes et chevaux. La majorité de ces animaux sont destinés à la production de viande, il n’y a qu’un seul alpage en Isère qui pratique la traite et la fabrication de fromage, puisque très peu d’alpages sont accessibles facilement, limitant alors le transport des produits.

Les alpages sont des lieux de vie et de travail pour les éleveurs et bergers durant la période estivale. Avec le développement des activités de pleine nature en montagne, ils deviennent aussi des lieux de passage et de découverte pour de nombreuses autres personnes.

Afin que ces différentes utilisations de l’espace puissent cohabiter en harmonie, il est nécessaire que chacun adapte son comportement.

Merci de bien vouloir respecter ces consignes.

  • Tenir son chien en laisse
  • Ne pas approcher des troupeaux, les contourner
  • Ne pas caresser les animaux ni les chiens
  • Ne pas les nourrir
  • Faire attention aux chiens de protection
  • Refermer les barrières
  • Ne pas souiller l’eau des abreuvoirs
  • Ramasser ses déchets
  • Rester sur les sentiers balisés
  • Respecter l’intimité des bergers en se tenant à l’écart des cabanes pastorales (leurs habitations)

En alpage, les éleveurs mettent en place des parcs où sont enfermés les troupeaux la nuit, afin de les protéger d’éventuelles attaques de prédateurs. Ces parcs sont généralement à proximité des cabanes où sont hébergés les bergers.
Une présence humaine à proximité de ces parcs la nuit, va alerter les chiens de protection et réveiller le berger inquiet d’une attaque d’un prédateur.

Merci d’éviter les reconnaissances nocturnes. !

Les chiens de protection

Utilisé en France jusqu’à la fin du XIXe siècle, le chien de protection avait peu à peu disparu de nos campagnes avec la raréfaction des grands prédateurs. Avec le retour du loup dans les Alpes françaises, la réintroduction de lynx dans le Jura ou de l’ours dans les Pyrénées, de plus en plus d’éleveurs s’équipent de chiens pour protéger leur troupeau. Ils comptent parmi les moyens de protection (avec le renforcement du gardiennage et la clôture électrifiée) soutenus par l’Europe et l’État français dans le cadre de la préservation du pastoralisme dans les zones concernées par de la prédation.
Appelé communément « patou », le Montagne des Pyrénées est un des chiens de protection auquel les éleveurs ont le plus recours. Le « berger d’Anatolie » est également présent sur nos alpages.
Le chien de protection est un moyen important pour protéger le troupeau en cas de prédation. Son odorat développé lui permet une détection rapide du prédateur. Réactif, il est en effet capable d’adapter sa stratégie de défense… mais il doit aussi cohabiter avec les autres usagers de la montagne !
Si la formation des chiens de protection reste déterminante, les randonneurs doivent aussi adapter leur comportement pour favoriser la meilleure cohabitation possible.

Des gestes à adopter

Les chiens sont des animaux avec leur caractère propre. Il est donc impossible de déterminer avec certitude leurs réactions. A l’approche du troupeau, l’important est de savoir décrypter le comportement du chien et de s’adapter.
L’irruption de tout élément étranger au troupeau peut perturber la bonne marche du troupeau et le travail du berger : elle met le chien de protection en alerte.
A votre approche, le chien de protection aboie et vient vous flairer pour vous identifier. Voici quelques conseils afin que votre rencontre se passe dans les meilleures conditions possibles :

A la vue du troupeau :

  • Ralentissez votre allure, et signalez-vous au chien (sifflez, parlez fort, chantez…)
  • Si vous êtes en vélo, ralentissez et descendez de votre vélo, le mouvement rapide peut entraîner un comportement de poursuite.
  • Contourner le troupeau dans la mesure du possible, le plus largement possible, en évitant de vous mettre en danger par rapport à d’autres risques (falaises, très fortes pentes…)

A l’approche du chien, l’objectif est qu’il vous identifie en tant qu’humain et qu’il ne perçoive pas d’agressivité dans votre attitude ou comportement :

  • Immobilisez-vous face au chien, les bras et bâtons de randonnée le long du corps, ne le regardez pas directement dans les yeux.
  • Laissez-lui le temps de vous identifier et de se rassurer : parlez-lui, adoptez des signes d’apaisement (bailler, détourner le regard, …).
  • Vous pouvez éventuellement retirer les éléments qui pourraient l’empêcher de vous reconnaître : cape de pluie, casquette…
  • Si vous avez peur, n’hésitez pas à mettre un objet ou vêtement entre le chien et vous.

Dès qu’il se calme, poursuivez votre chemin doucement tout en restant face à lui sans le regarder dans les yeux.

Si vous avez votre chien de compagnie, le chien de protection peut l’assimiler à un prédateur.  Tenez donc votre chien en laisse mais ne le prenez pas dans vos bras. Il est préférable de le lâcher, si il y a une interaction avec le chien de protection ; ils régleront la situation entre chiens.
Si le chien de protection ne se calme pas ou que vous estimez être en danger, n’insistez pas. Reculez lentement, toujours face au chien, et après quelques mètres faites demi-tour.

Les comportements à éviter :

  • Il ne faut pas être familier avec un chien de protection : caresses ou nourriture le perturbent dans son travail.
  • Certaines attitudes qui vous semblent anodines comme crier, caresser un agneau, prendre une photo avec une brebis peuvent être interprétées comme une agression par le chien de protection.
  • Ne jamais menacer un chien de protection avec vos bâtons, avec des cailloux ou le fixer dans les yeux… cela va accentuer son stress à votre égard et peut compliquer sa rencontre avec de prochains randonneurs.
  • Attention de ne pas surprendre le chien dans son sommeil : il pourrait réagir vivement à votre présence.

[EN SAVOIR PLUS]
Comment se comporter quand on rencontre des chiens de troupeau : « Chiens de protection et randonneurs : besoin d’un décodeur ? », vidéo réalisée avec Jean-Marc Landry, éthologue